Nouvelle érotique écrite par une amie:
Tout commence par un regard.
Je sais, cela peut paraître abscons qu’un seul regard puisse signifier tant de choses. Mais n’avez-vous jamais remarqué combien le regard
d’une femme peut transpirer de désir ?
Je sais, moi, lorsqu’elle agrandit un peu plus ses pupilles, qu’elle me regarde un peu plus fixement, que son iris se trouble, que c’est
le moment où le désir la pénètre.
Peut-être ne l’a-t-elle pas réalisé ? Mais je le sais, moi. J’ai tant de bonheur à la regarder, depuis que je suis avec
elle.
Cela fait déjà deux ans qu’elle m’a ouvert sa porte et son cœur. Je vis chez elle, pour elle, par elle. J’en suis
fou !
Et lorsqu’elle a, à mes côtés, cette montée de désir, je la laisse mener le jeu, bien volontiers. Je me place à son désir, tout
entier dédié à elle.
Je l’observe et elle se laisse observer. Elle joue d’elle et je la regarde, de tout mes sens. Je vous assure : de tout mes
sens !
Souvent, elle pousse un premier soupir. Tout léger. A peine audible. Je le reconnaîtrai entre mille ! Ce n’est pas un soupir
d’ennui, non. Rien de tel. C’est plutôt un souffle éthéré, un souffle diaphane semblable au bruit d’aile d’une mésange qui prend son envol. C’est tout aussi léger et c’est pour moi la
première annonce de son relâchement.
Comme j’aime entendre ce soupir !
Parfois, c’est à cet instant qu’elle se lève et entreprend d’ôter ce qui la couvre. Devant moi, presque indifférente à moi, elle
enlève son pull qu’elle jette sur le fauteuil.
Je m’en moque, car alors le fauteuil recevra son odeur et toutes les fois où je m’y assiérai, j’y retrouverai son empreinte, parfumée de
sa propre odeur mêlée à celle de son parfum fleuri et ce sera à nouveau mon printemps, même en son absence.
Puis elle enlève son pantalon. Cela me désole qu’elle porte des pantalons. Cela lui donne un air si masculin ! Mais croyez-moi, son
corps n’a rien de viril, tout en courbes et en rondeurs, il est pour moi semblable à celui d’une chatte qui étirerait ses membres graciles au réveil d’un long sommeil. Comme elle, elle en a
cette élégance féline qui rend chacun de ses gestes si fascinant à contempler.
Et elle se sent si libre devant moi que sa confiance, par cet abandon cent fois renouvelé, m’émeut au plus profond de mon
cœur.
J’aime lorsque ses fesses rondes surgissent devant moi et que déjà, l’envie d’y planter mes dents me fait entrouvrir ma bouche et saliver
d’envie.
Déjà !
Jambes nues, tee shirt sur le dos, c’est là qu’elle peut décider de modifier le jeu. C’est ce qu’elle a fait, hier. Elle est partie dans
la salle de bain. Bien sûr je l’ai suivie, admirant au passage le balancement chaloupé de ses hanches accueillantes que telle une promesse de voyage, elle offrait à mon regard
conquis.
Le jeu est ainsi convenu : lorsqu’elle décide de prendre une douche, je ne dois pas la toucher. Seulement la
regarder.
Vous croyez que c’est difficile ?
Comme vous avez raison !
Combien de fois l’envie m’a pris de me jeter sur elle ! Mais ma récompense est qu’elle m’offre, à moi seul, ce qu’elle n’offre à
personne : son corps, tout entier et sa grâce si sensuelle et sa gestuelle si lascive, à moi seul destinés, sont une promesse de plaisir plus puissante que le plus fougueux des
enlacements.
Déjà elle soulève son tee shirt et la blancheur de sa peau me foudroie.
Ses dessous, souvent colorés, sont comme les pensées qu’elle a plantées devant la maison : des tâches de couleur vibrantes au
souffle de l’air. Eux vibrent à sa respiration.
Lentement, elle dégrafe son soutien-gorge. Elle a, alors, une manière bien à elle de ramener ses bras devant pour faire tomber les
bretelles et se faisant, d’arrondir ses seins, les rendant encore plus aguichants, cachant leurs pointes déjà durcies par le désir.
Il est rare, à cet instant, que je reste immobile. Mais alors un seul regard suffit à me faire comprendre que le jeu peut s’arrêter là si
je romps la règle.
Alors je me reprends, docile, et la contemple, à l’envi.
Alors elle glisse ses doigts de chaque côté de sa culotte et, en balançant savamment ses hanches à droite et à gauche, la fait glisser
doucement le long de ses jambes.
Parfois elle me regarde et ses yeux pétillants me lancent un appel d’autant plus provoquant qu’elle me sait
pétrifié.
Et alors je la hais autant que je la désire.
Et sa fourrure sombre exhale une senteur si féminine, que mes yeux se ferment afin que mon nez s’en imprègne et en inonde toutes les
fibres de mon corps.
Elle m’enivre.
J’en tremble.
Je crois que j’en gémis parfois.
Elle enjambe la baignoire et me fait face, la douche à la main.
L’eau coule le long de son corps, couvrant chaque centimètre de sa peau d’un fin tissu nacré. Comme j’aimerais être cette goutte qui,
tombant de son visage, descend entre ses seins, contourne son nombril et disparaît dans sa fourrure en laissant derrière elle, une traînée lumineuse, comme un chemin à
suivre.
Le parfum du gel douche se mêle à l’humidité de l’eau, à son humidité à elle. Ce cocktail de sensations me fait
chavirer.
La tête renversée, les yeux clos, elle fait glisser ses mains le long de son cou. La mousse imprime sur son corps le dessin de ses
gestes : les cercles sur ses seins dont le bout sombre m’appelle plus sûrement que sa voix, les marques sur ses fesses, presque symétriques comme pour cibler mes caresses et surtout, la
mousse sur son sexe qu’elle me présente avec toute l’impudeur qu’elle choisit de m’offrir. Et sa main le caresse et la mousse le recouvre jusque dans ses plis les plus secrets, les plus chauds,
les plus odorants de son odeur à elle.
Je jurerai en avoir le goût sur ma langue. Pourtant, je ne bouge toujours pas.
Je lui suis soumis mais elle, elle m’appartient tout entière, plus vivement encore à cet instant.
Parfois la douche dure plus longtemps. Mais elle a toujours, lorsqu’elle la termine, ce regard malicieux et ce petit rire de gorge
plus excitant que le chant d’un chardonneret. Je retiens difficilement mon envie de bondir et de l’agripper. Elle me provoque. Cela l’excite et moi aussi.
Enfin, elle me signifie qu’elle est prête.
Enfin, elle me prend dans ses bras, me caresse le dos, me caresse le torse, de ses mains luisantes et chaudes. La fraîcheur de sa peau me
fait frissonner, son humidité m’enveloppe tout entier.
Je l’avoue : ma queue est dressée, raide de plaisir.
Collé à sa peau, je sens son cœur battre contre le mien et ces palpitations achèvent de m’étourdir.
A nouveau, je suis conquis, à mon tour, je m’abandonne.
Et je l’avoue : je ronronne.
J’attendais ce câlin depuis son retour du travail. C’est son jeu avec moi.
Que voulez-vous, j’aime les plaisirs simples.
Après tout, je ne suis qu’un chat.
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